Prénom, Nom : Ysadora Maroline de Montpensier.
Âge : 22 ans.
Statut : Princesse.
Groupe : Famille royale d'Angor (je crois ?).
Nature : Humaine par son père, sorcière par sa mère.

Qualité(s) : Est plutôt maline ; elle adore avoir le dernier mot ; a un goût prononcé pour le pouvoir ; a tendance à se faire discrète ; peut passer des heures à penser, sans parler ; gagne facilement la confiance des gens ; a de la facilité à se faire des amis, superficiellement cependant ; est plutôt attentionnée pour son caractère ; est une rêveuse dans l'âme.
Défaut(s) : A énormément de difficulté à pardonner ; est souvent méfiante avec les étrangers ; ne supporte pas la trahison ; a tendance à se venger ; peut se montrer cruelle sur ce-dernier point ; est toujours en train de se plaindre ; a un sens de la justice parfois un peu trop développer ; ne se gêne pas pour fouiller dans les affaires des autres.

Apparence : Au premier abord, Ysadora est une beauté froide. Elle a le teint régulier, mais très clair pour une personne de sa famille, signe qu'elle ne met pas souvent le nez dehors en plein soleil. Elle est suffisamment grande pour ne pas se laisser impressionner, mais sa carrure frêle la discrédite souvent lorsqu'elle tente de se faire entendre des étrangers. Sans être trop belle, quelque chose chez elle, l'éclat de son regard ou sa démarche assurée, lui confère un certain charme. Elle a les sourcils froncés et le nez plissé en un air de mépris dont elle confère tout ceux qui lui déplaise. Paradoxalement, en présence des hauts dirigeants de ce monde, elle arrive admirablement à garder son calme, affichant le sourire stupide que doivent montrer les jeunes filles de son rang. Rêvant de pouvoir et de prestige, elle considère que la première étape de ce long parcours réside dans la prestance de sa propre présence : robes somptueuses et soigneusement choisies, coiffures élaborées et tressées de perles et de rubans magnifiques. Quiconque passera du temps avec elle remarquera qu'elle est toujours en train de tortiller une des mèches de ses cheveux bruns, presque noirs. Ses yeux, de même couleur, semblent rendre à ceux qui les regardent leurs propres démons et défauts. Sa bouche est un peu grande pour son visage, son nez un peu petit, mais son visage est si souvent agencé en de fausses expressions calculées que vous ne le remarquerez même pas.

Histoire : Par un après-midi d'hiver, sans un château aussi glacial que désert, se produisit quelque chose que les habitants du royaume ont encore de la difficulté à bien définir. Quelque chose qui devait rester graver dans la mémoire collective, un évènement horrible et affreux que le roi en personne refusait de considérer. Elmund, le frère du roi, assassina sa femme à coup de haches avant de mettre fin à ses jours. On raconte que les hurlements de la servante qui découvrit les corps étaient si strident que des paysans du village en contrebas les entendirent. La rumeur de la mort de celui qui, pour le moment du moins, devait succéder à son frère si quelque chose lui arrivait se répandit comme une traînée de poudre, tant et si bien que bientôt, au palais du roi, les gens commencèrent à parler de folie, de sorcellerie. La panique du peuple et la tristesse du roi avaient atteint une telle ampleur que bientôt, plus personne ne fit attention à la princesse Ysadora.

Elle grandit dans le luxe total conféré à la famille royale, certes. Devant l'insistance du peuple à cet égard, le roi l'avait recueillie. Elle n'avait que quelques mois à l'époque, et comme le roi n'avait pas encore d'enfants, venant tout juste de célébrer son mariage, elle était considérée comme l’héritière du trône de Montpensier. Si certaines personnes faisaient courir des rumeurs à son sujet, affirmant qu'elle était possédée du Diable et qu'elle avait jeté un mauvais sort à ses parents, la plupart l'adorait. Après tout, elle était la princesse, fille unique et dernier souvenir de deux êtres qu'ils avaient aimé et qu'ils aimaient encore. Car la mort d'Elmund et de sa femme était devenue un tabou plus que total : on faisait simplement comme s'ils avaient cessé d'exister, partant pour une contrée lointaine. Le roi avait ordonné que toute allusion à son frère soit proscrite, que ce soit dans les nouveaux livres imprimés, dans les pamphlets ou sous une quelconque autre forme.

Ysadora devait avoir environ deux ans lorsque naquit la première fille du roi de Montpensier, Blancheflor. Alors, bien sûr, plus personne ne se fit d'illusion quant au destin d'Ysadora : maintenant que le roi avait un enfant, même une fille, son destin à elle était plus qu'incertain. On la marierait peut-être à un prince éloigné pour s'en débarrasser, ou encore on la ferait entrer dans les ordres. Pour une enfant de deux ans, bien sûr, ces choses ne signifiaient rien. Mais plus le temps passait, plus elle comprenait que, même si son oncle et sa tante l'adoraient, elle n'était pas véritablement leur fille. Une nièce maudite, fille d'un frère renié. Plus elle tentait de plaire à son oncle, que ce soit en se cultivant ou en tentant de régler de vieilles disputes par l'intermédiaire d'amitiés infantiles, plus celui-ci la considérait avec distance. C'est que personne au palais ne pouvait ignorer la façon étrange dont Ysadora vivait : lorsqu'elle se mettait en colère, le feu dans l'âtre se ravivait ; lorsqu'elle était triste, il s'éteignait. Les bêtes sauvages venaient naturellement à elle lors de ses promenades au dehors, si bien qu'effrayées, ses gouvernantes la confinaient dans ses appartements. Elle lisait des livres aussi larges que la main en très peu de temps et retenait chacune des informations qu'ils contenaient. Bientôt, on commença à murmurer qu'elle était sorcière.

Ce qu'ignoraient le peuple de Montpensier, c'est que la jeune et jolie jeune femme à qui le roi précédent avait marié son fils cadet, Elmund, en était véritablement une. Oh ! certes pas aussi puissante que les Lockwood, cette étrange famille magique d'Angor, mais suffisamment dangereuse pour pouvoir facilement perdre le contrôle. Plus Ysadora vieillissait, plus elle affichait des ressemblances avec sa sorcière de mère, selon les femmes de chambre de cette dernière. Sa colère à elle devenait celle des autres, ses joies étaient contagieuses, ses peines également. Pour un oeil averti, il était clair que ce qui s'était passé, cette journée d'hiver, était un accident de nature magique : la pauvre Maroline, la femme d'Elmund, avait rendu ce-dernier fou en perdant elle-même le contrôle de ses pouvoirs magiques, et elle n'avait pas été suffisamment rapide pour contrer le coup de hache qu'il lui avait envoyé. C'était à peu près ce que penser les sorciers du royaume, aussi ne se gênaient-ils pas pour venir rendre régulièrement visite à la princesse Ysadora, se faisant passer pour des parents éloignés de sa mère, ce qu'ils étaient pour la plupart, d'ailleurs.

Ysadora, orpheline et abandonnée, avait 12 ans lorsqu'elle fabriqua sa première potion. Cachée dans les catacombes du palais, en pleine nuit, se fiant aux instructions notées à la va-vite sur une vieille feuille de parchemin. À cette époque de sa vie, l'isolement d'avec la famille royale avait atteint son paroxysme. Son oncle lui envoyait présents et cadeaux sans jamais venir lui rendre visite, de même que sa tante. Les seules personnes de qui elle était réellement proche étaient ses cousins royaux, ses femmes de chambre et les sorcières qui venaient souvent la voir. Ces-dernières voulaient lui apprendre la magie, faire d'elle une véritable sorcière, et elles y parvenaient lentement. Incantations, philtres et poisons en tout genre ; voilà ce qu'était le quotidien de la jeune princesse durant son adolescente. Acquérant toujours plus de pouvoir, se faisant toujours plus d'amis hauts placés, elle devenait à elle seule une menace pour le royaume.

C'est à l'aube de ses 17 ans qu'elle réalisa ce qu'elle considère encore comme être son meilleur coup. À l'époque, elle fabriquait potions sur potions, entreposant le tout dans ses appartements en prévision du jour ou elle en aurait besoin. Qu'il s'agisse d'empoisonner une femme de chambre trop curieuse, de rendre un noble amoureux d'elle ou de guérir une mauvaise grippe, elle était toujours parée. Un jour que son oncle, le roi, était venu prendre le thé avec elle dans ses appartements, elle versa dans sa tasse une de ses dernières trouvailles en matière de potions : un philtre, non pas d'amour, mais bien d'amitié. À peine le roi l'avait-il but qu'il se lança dans des éloges concernant sa nièce, l'invitant à la Cour, lui donnant des titres qui n'avaient pas été crées depuis des siècles, faute de nobles suffisamment dignes. En une heure, elle eut l'impression de se voir conférer les privilèges filiaux de toute une vie. Ce jour-là, après le départ du roi, ses femmes de chambre l'entendirent rire aux éclats, et, faute de savoir ce qui provoquait son bonheur, elles se joignirent à elle. C'était le début d'un temps nouveau pour Ysadora, et elle ne manquait pas de s'en rendre compte.

Ce qui était fantastique avec sa nouvelle situation, c'est que le roi lui passait tous ses caprices, cédait à toutes ses demandes. Alors que la reine voulait la fiancer à son horrible neveu, le roi, sous demande express d'Ysadora, lui cherchait les partis les plus somptueux du pays, en oubliant même ses propres enfants. Chaque fois qu'il le pouvait, le roi l'emmenait en promenade dans les jardins, et lui ne semblait pas se formaliser des étranges phénomènes qui avaient lieu sur le passage d'Ysadora : les fleurs qui fanaient lorsqu'elle allait mal, les fruits qui mûrissaient et tombaient brusquement de leurs branches lorsqu'elle était heureuse. Les années qu'il avait passé à craindre sa nièce ne signifiaient plus rien aux yeux du roi, qui à vrai dire ne s'en rappelait même pas. Chaque phrase du roi contenait le mot '' Ysadora '', si bien que beaucoup crurent durant un temps qu'il allait faire d'elle son héritière, ou pire encore, qu'il allait l'épouser.

Lorsque Blancheflor, la fille aînée du roi, fut fiancé au fils du roi d'Angor, Ysadora jubilait. Elle avait entendu dire que la femme de ce-dernier était une puissante sorcière, et elle mourrait d'envie de la rencontrer. De même, la très célèbre famille Lockwood demeurait à Angor, et c'était l'occasion rêvée de faire enfin leur connaissance. Ainsi, le jour ou Blancheflor fut envoyée au royaume de son fiancé, Ysadora l’accompagna. Bien sûr, le roi en fut on ne peut plus chagriné, lui donnant cadeaux sur cadeaux et bijoux sur bijoux pour qu'elle puisse ravir des coeurs à la cour d'Angor et contracter un important mariage d'influence. Ce qu'il ignorait, c'est qu'elle avait bel et bien l'intention de se marier, oui, mais pas de si tôt : son objectif primaire était d'accroître son pouvoir personnel. Heureusement qu'elle avait traîné son assortiment de potions avec elle.